Gide

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La Symphonie pastorale d’André Gide raconte l’histoire d’un pasteur qui adopte une aveugle, Gertrude. L’histoire est intéressante parce que les deux tombent amoureux. Nous rencontrons un autre personnage, le fils du pasteur, Jacques. En même temps, Jacques et Gertrude tombent amoureux. Le pasteur présente Jacques comme lâche et soumis. Chacun peut constater, toutefois, que Jacques est le plus fort. En fait, avec le contraste entre les deux, il est évident que Jacques est tout ce que son père veut être. Jacques a la force, la lucidité et l’amour de sa vie. 

Au début, le pasteur présente Jacques comme soumis. Il va de soi que, pour Jacques et Gertrude, c'était un coup de foudre. Jacques se casse le bras et reste à la maison pendant trois semaines (49). Ensuite, il utilise le temps pour aider Gertrude avec son travail et, à la fin des trois semaines, il déclare son amour pour Gertrude à son père (75). Il apparaît que Gertrude a les mêmes sentiments parce qu’elle prend le risque d'étudier avec Jacques en secret (71). Quand même, quand le pasteur dit à Jacques: « tu vas me faire la promesse de ne pas lui en parler encore », Jacques dit: « je me suis promis de vous obéir » (77). Le pasteur est jaloux et possessif mais Jacques ne se défend pas. Tout semble indiquer que le pasteur a raison quand il dit:       « pour une soumission si prompte, son amour ne devait pas être bien fort » (79). Tout le monde s’accorde à penser que Jacques est juste mais où est son courage?

Pourtant, plus loin dans le livre, on peut voir que Jacques est lucide là où le pasteur n’est pas. Jacques tient parole au sujet de Gertrude mais il a encore le courage de discuter avec son père. En fait, Jacques reproche à son père de choisir dans la doctrine chrétienne « ce qui [lui] plaît » (104). Maintenant, il est incontestable que Jacques a raison. Il est évident que le pasteur manipule la Bible pour justifier ce qu’il veut. De plus, le pasteur manipule sa famille pour faire ce qu’il veut. À la fin, Gertrude voit la même chose. Elle lui dit: « tout le bonheur que je vous dois me paraît reposer sur de l’ignorance » (125). Le plus frappant est que Jacques donne cette clarté. Dans le temps qu’elle passe à la clinique, Jacques lui lit des passages de la Bible concernant le péché (146). Jacques est chargé de révéler la réalité.

De surcroît, avec sa lucidité, Gertrude comprend que Jacques est le sujet de son amour. Il ne fait pas de doute que Gertrude aime le pasteur au début (94). Mais, après avoir vu la tristesse d'Amélie, elle dit au pasteur que leur amour « échappe aux lois de Dieu » et suggère que le pasteur sait que leur amour est     « coupable » (128). Avec lucidité, elle comprend que sa relation avec le pasteur est un problème et, de plus, fausse. Il est généralement admis qu'on ne peut pas avoir une relation sans vérité. Elle lui dit: « quand j’ai vu Jacques, j’ai compris soudain que ce n'était pas vous que j’aimais, c'était lui » (147). Ceci constitue le point crucial– le pasteur impose une forme d’aveuglement. Oui, elle peut voir le monde maintenant. Mais elle peut de plus comprendre le monde et ses émotions. La grande tristesse est que c’est trop tard pour épouser Jacques.  

Il y a deux formes d’aveuglement dans le livre. La première est la cécité– Gertrude souffre de cécité, une condition physique et médicale. La deuxième est l’aveuglement métaphorique– le pasteur est aveugle à la réalité. En outre, il impose cet aveuglement à Gertrude, donc elle a les deux. Jacques est libre des deux et il a la force de libérer Gertrude. Avec lucidité, toutefois, il sait que Gertrude est l’amour de sa vie et il ne peut rien faire. La question est donc de savoir: est-ce qu'il vaut mieux avoir l'amour sans savoir ce que vous avez, ou est-ce qu'il vaut mieux d’avoir l’amour pour un instant avec la connaissance?